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Ouzbékistan
Escale mythique sur la route de la soie
Octobre 2000
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Textes
d'Ida Jakobs
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Les
toits bleus du désert
L'Ouzbékistan
fascine. Carrefour sur la Route de la soie, il n'a rien perdu de
ses attraits légendaires. Qui ne voudrait se perdre dans les ruelles
des vieux quartiers aux baraques en pisé ? Découvrir les coupoles
bleu azur des mosquées du XV siècle, tout en rêvant à l'invasion
par Gengis Khan et aux exploits guerriers de Tamerlan ?
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Qui
ne serait séduit par la richesse des tapis, des vêtements brodés d'or,
des poteries, des céramiques, du bois et du cuivre ciselé ? Plusieurs
monuments, et même la ville entière de Khiva ont été classés au Patrimoine
de l'Unesco. Ce qui a permis de financer la rénovation de la plupart
des sites. |
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Khiva
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Samarkande
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Boukhara
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L'Ouzbékistan,
ex pays soviétique de l'Asie Centrale, recèle de trésors. En 1999, le
gouvernement a lancé un Programme d'État pour le tourisme. Il vise à développer
les infrastructures. Trente cinq hôtels aux normes internationales sont
répartis dans la pays, le transport ferroviaires s'est enrichi en 2000
de trains aménagés pour des excursions touristiques, et les liaisons aériennes,
hors CEI, se multiplient. Cette campagne vise à ouvrir des marchés, notamment
vers les pays arabes (on trouve à Tachkent l'un des principaux sites de
pèlerinages musulmans).
Depuis juin
2000, une antenne de JVH Uzbekistan, principale agence de voyage ouzbek,
est installée à Paris.
Parallèlement, le gouvernement a adopté la première loi sur le tourisme
en mai 1999, apportant des garanties de sécurité. L'État combat notamment
les dérives islamistes venues du voisin afghan.
Les résultats
de ces efforts ne se font pas attendre. Après la crise de 1994 (le pays
a eu du mal à opérer sa reconversion suite à l'indépendance), on
comptait à peine 59 000 touristes. Ils étaient 259 000 en 1997.Selon les
estimations, ils auront été 320 000 en 2000. Parmi eux, 40% proviennent
d'Europe, dont seulement 5 000 français.
Or
Blanc, or Jaune, or Noir
L'Ouzbékistan
est le pays le plus riche des cinq pays de l'Asie centrale, en compétition
avec le Kazakhstan. Ses ressources naturelles lui confèrent une
importance stratégique. Le pays est parmi les premiers exportateurs mondiaux
de coton. Mais l'or blanc (27 % du PIB en 1999) est fragile. En
2000, la sécheresse a endommagé les récoltes.
La stabilité repose davantage sur l'or jaune. Le métal précieux
sert de garantie aux emprunts contractés par l'État. Les ressources en
or noir, le pétrole, permettent au pays d'accéder à l'autosuffisance.
Le pays dispose de réserves en gaz, exporté vers les pays limitrophes,
et en Uranium (l'Allemagne serait le principal client de l'Ouzbékistan).
Parallèlement
le pays s'ouvre vers l'Occident. Il a déposé sa demande d'adhésion à l'OMC.
Pourtant, son système économique s'enlise. Le commerce courant (produits
manufacturés et biens de consommation) reste sous-développé. La production
des biens d'équipements et de services souffre d'une pénurie d'investisseurs.
Des mesures visent à les attirer (d'importants dégrèvements fiscaux).
À terme, le Kazakhstan, voisin du Nord, risque de lui voler la vedette
dans la région. Cependant l'Ouzbékistan bénéficie d'un atout majeur :
sa stabilité politique, garantie par un État fort. Le président, Islam
Karimov, en place depuis l'indépendance, est l'ancien chef du partie communiste
ouzbek.
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